Roma & Sunsweet - Le feuilleton de l'été
lundi 22 mai 2006,04:39
Essayez d'imaginez et bientôt, dès que j'aurai réglé un problème technique qui m'empêche aujourd'hui de télécharger la photo, vous aurez l'impression d'y être ici même.

Ajout du 23 mai :



L'océan atlantique, les embruns, au large la presqu'ile de Quiberon. L'air iodé de Belle-Ile dans les cheveux, on se promène sur la digue de Le Palais, et l'on fredonne l'air de Belle-Ile en Mer. Même les mouettes sont là. On s'y croirait, hein ?
Mais “en vrai”, la scène se passe à Madison, au sud du lac. Et le caramel au beurre salé qui nous colle aux dents vient de Normandie... (Oui, je n'aime pas le beurre de cacahuète, mais les caramels au beurre salé... aahh...)

Donc, non, je ne suis pas encore partie de Madison. Mais je suis sur le départ... 3 semaines de retrouvailles avec la France ! Je vous épargne mes envie de charcuterie, de fromage, et surtout de bon pain, pas sucré s'il vous plaît !

Je vous fais grâce également des dernières incertitudes sur mon contrat de travail... Moi même je finis par m'en lasser, c'est vous dire !

Mais je vous laisse sur un suspense à peine tenable... Non non, pas celui de la fin de la saison de Desperate Housewives (que je regarde en ce moment, entre la pub...). Un suspense bien plus intense et haletant : celui de la survie de mes 6 plants de tomates...
Les trois premiers, plantés il y a deux semaines, sont entre la vie et la mort. Ah ! les saisons, les saisons... Après deux semaines à 26°C, le coup de froid de la semaine dernière leur aura peut-être été fatal...
Les trois derniers plantés hier, sont plus robustes. Mais vont-ils échapper à deux semaines de chaleur torride ? Les arrosages de mon voisin de potager suffiront-ils à les consoler de mon départ ? Rien n'est moins sûr.
Des forces rivales s'opposent à l'accomplissement de leur destinée. Des températures avoisinant les 31°C sont prévues pour la fin de semaine. Et d'ici là des orages violents pourraient littéralement écrabouiller en quelques minutes ces petits plants si fragiles...

Je sais, je suis cruelle de vous laisser si longtemps dans l'incertitude sur le sort des Roma et Sunsweet... Mais ainsi est l'Amérique...

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Pirouette, Cacahuète
jeudi 18 mai 2006,04:14
A mon tour de faire bientôt un aller-retour "au pays" ! Inutile de vous dire que j'ai hâte ! Un Américain me faisait remarquer récemment que nous autres, chauvinistes de Français que nous sommes, parlons de "mal du pays" alors que les gens d'ici disent plutôt "homesickness". Home, sweet home... C'est vrai que même quand elle est en carton, on l'aime sa maison, non ?
Plus que quelques jours donc, et j'atterris en France!

Enfin si primo je n'ai pas raté mon bus qui part du campus à 7h du matin, deusio je ne me suis pas perdue dans l'aéroport de Chicago, et tertio je n'ai pas raté ma correspondance à New York... Et puis les avions à réaction...

Et aussi... et aussi, si j'ai enfin trouvé ces pots de Dakatine dont une gourmande m'a fait secrètement commande...
Elle l'aime "crunchy", François le préfère "creamy" : car le beurre de cacahuète, François en mange vaillamment tous les matins au petit déjeuner. Mais pas de cette marque. (Moi j'ai eu beau essayer... rien n'y a fait, cette pâte salée qui colle au palais... vraiment vraiment, "no way" !)

Investie de cette mission de la plus haute importance - trouver deux pots de Dakatine avant le 22 mai



... je me suis donc lancée à l'assaut des supermarchés des environs... mais sans succès ! Impossible de trouver du peanuts butter de la marque Dakatine...
Et à chaque fois que j'en parle, mes interlocuteurs me regardent interloqués : "Dakawhat ?"
Au début je pensais que c'était encore à cause de ma prononciation. J'ai donc fini par l'écrire sur un petit bout de papier cartonné. "Dakataïn" ?? What's that ?" Rien rien, laissez tomber. Et de reprendre mon panier...
Aujourd'hui, la caissière m'a même dit : "your friends are just lyers !!"
- Nan ?!!!
- Si !
Pendant que vous y êtes, dîtes qu'ils ont un nez qui rallonge... si grand, qu'il pourrait se casser, et qu'on devrait leur raccomoder ? Ah oui... avec du joli fil doré !

Bon, donc je reviens bredouille. Et voilà que l'enquête commence. Or il s'avère que des soupçons émergent sur l'américanité de la Dakatine. Il paraîtrait que ça vient d'Afrique, cf. les recettes de Rougail Dakatine. Ah oui, mais d'autres disent que c'est fabriqué en RDA !! Mhh... les pistes s'entremêlent, ma vue se brouille, mon cerveau lâche... Help ! Aidez-moi à résoudre le mystère de l'énigmatique Dakatine, l'originale, la vraie, l'unique !

En attendant, mon histoire est terminée, messieurs, mesdames...

Mathilde, factrice dévouée.


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Arizonightmare ?
vendredi 12 mai 2006,03:58


Mon ex-potentiel futur employeur ne l'aura pas été très longtemps. Il n'aura pas été longtemps mon employeur, s'entend. Il a accepté le poste que lui proposait l'université d'Arizona. La devise de l'Etat est "Ditat Deus" (Dieu enrichit). Tout un programme... Mais de fait, c'est incontestable, il y a beaucoup plus d'argent là-bas. Paraît-il.
Ca fait une semaine que j'ai appris sa décision - par l'administration, mais il ne l'a toujours pas officialisée. Ceci dit, à quoi bon, hein, puisque tout le monde est au courant !
Le hic, c'est qu'il ne devrait pas être remplacé... au moins avant un an. Car ici, on l'aimait tellement qu'on lui a donné douze mois pour revenir. Pendant ce temps-là, on lui garde la place au chaud... au cas où justement, il aurait trop chaud là-bas.

Or mercredi je devais présenter l'avancée de mes travaux à l'équipe qui est impliquée sur le sujet. Equipe aujourd'hui exsangue, puisque ce qui n'était jusqu'à présent que des rumeurs est désormais officiel :
- l'autre chercheur qui avait contribué à organiser la conférence consensus sur les nanotechnologies l'année dernière prend un congé sabbatique d'un an à la fin du mois de mai,
- et l'étudiant qui a organisé des cafés scientifiques ici toujours sur le même sujet part en août dans l'Indiana.
Ne reste avec moi qu'une post-doc qui en fait travaille sur un sujet connexe et est quelque peu dépitée par la tournure des événements.

Moi-même je me sens un peu bizarre... Comment dire ? Non, non, je vous vois venir, ce n'est pas moi qui les ai fait fuir... Ils n'avaient pas eu le temps de découvrir mon plan détaillé de manuel, ce n'est donc pas ça. Ouf.
A la fin, il y aurait de quoi devenir parano, certes. Surtout quand, au retour d'une réunion si déstabilisante, je me fais aggresser par une oie qui ignore superbement le code de la route et se dandine nonchalamment au beau milieu de la piste cyclable alors que je m'escrime depuis 10 minutes à slalomer sur cette même piste entre les petits tas vert foncé disposés sur le chemin tels les cailloux du Petit Poucet par ces palmipèdes qui n'ont de sauvage que le nom et qui passent leur journée à brouter, oui oui à brouter !
Je vous laisse prendre votre respiration.
Oui, le vélo ça essouffle, hein ?
Je n'avais pas vu les oisons arriver derrière... Il faut dire que le jaune de leur plumage vire désormais au vert des ramages avoisinant... et que les discerner sur la pelouse n'est pas chose aisée...



Bref la mère ou le père a bien failli me pincer les fesses ! Le tout avec des cris de furie et en battant les ailes. C'est qu'on ne rigole pas !! Si j'avais eu un électrocardiogramme, j'aurais pu vous prouver que la bestiole m'a causé une vraie frayeur.
Je précise tout de même que non, bien que l'idée m'ait traversé l'esprit à ce moment-là, je ne me suis pas précipitée sur le foie gras en arrivant à la maison, histoire de savourer gastronomiquement ma vengeance. Car les conditions pour déguster le mets, était un contrat ET François. Et si j'ai désormais le contrat, je n'ai plus François. Qui soit dit en passant, est en Europe, entre la France et l'Allemagne.
Donc non non, je tiens bon, je n'ai pas sombré dans la paranoïa. Juste un carré de chocolat...

Car si mon employeur n'est pas resté longtemps mon employeur, je devrais néanmoins rester employée. Pour achever mon manuel et organiser d'autres cafés scientifiques sur les nanotechnologies ici. A l'heure qu'il est, je me demande comment je vais faire concrètement. Donc si la devise de l'Arizona peut faire envie à certains, moi je tente de faire mienne celle du Wisconsin : “Forwards”, avanti, yala !

Et Salamalekum.

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I-pod : l'invasion
lundi 08 mai 2006,01:54

Photo By Henry A. Koshollek/The Capital Times

The Capital Times et moi on est d'accord.... Entendre les oiseaux en vrai, c'est quand même aussi sympa que d'écouter les oiseaux ou tout autre chanteur sur son I-pod.

Oui, euh, enfin,... à une exception près : quand ils chantent à tue-tête à 5 heures du matin sous notre fenêtre. Pas les chanteurs, les oiseaux. Bien sûr. Là on en viendrait presque à regretter les klaxons du carrefour Oberkampf – République... (J'ai bien dit “presque”).

Revenons donc à nos I-pod : les I-pod... ont tout bonnement envahi la place. Pas un joggeur, pas une joggueuse, ne sort sans son I-pod.
Moi qui suis bien peu branchée, et qui suis passée à l'ère du disc-man il y a à peine deux ans, je croyais que c'étaient des “tensiomètres”... Oui, les étudiants le fixent au bras, et certains sont tellement fitness qu'ils seraient bien capables de vouloir mesurer en direct leurs pulsations cardiaques, taux de perte de mauvais cholestérol, pourcentage de filles-qui-se-retournent-sur-mon-passage-à-moi-bel-Américain-aux-
dents-blanches-et-qui-court-torse-nu-et-musclé-mais-attention-le-tout-sans-transpirer-faut-pas-exagérer-& co !
Mais ils ne sont pas les seuls. Quand ils ont ôté leur survêt pour aller en cours - euh non, qu'est-ce que je dis, la plupart vont plus ou moins en survêt' en cours... donc plutôt quand ils sont sur le campus pour faire autre chose que du sport, ils ont encore leur I-pod.

Selon une enquête réalisée l'année dernière par le Département des Technologies de l'Information, 35% des étudiants de l'Université de Wisconsin-Madison possédaient un lecteur MP3. Moi je vous dis que ça a dû doubler depuis. C'est la loi Mathilde, qui remplace la loi de Moore, énoncée par Gordon Moore en 1965 et qui prévoit que le nombre de transistors par puce double tous les 18 mois.
Oui, ma loi c'est n'importe quoi, mais il faut bien que je ressorte ma science fraîchement acquise grâce à mon travail sur les nanotechnologies, sinon à quoi bon, hein, je vous l'demande !...

En direct de Madison, station balnéaire, et site officiel des Jeux Olympiques, Mathilde, alias Moore2.

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Pendant qu'on parle d'oiseaux de toutes sortes
jeudi 04 mai 2006,00:42
Cette fois il ne s'agit plus d'oie ou de canard...

Mon neveu Morgan, trois ans et demi, sursaute dès qu'il entend "Etats-unis" à la radio ou à la télé et s'écrie alors : "Yzont dit 'Zétazuni'! C'est là qu'ils habitent Mathilde et François" - avec le petit doigt en l'air, du genre "écoutez-moi bien, je vous apprends quelque chose d'important et que vous ignorez" (le “vous” s'adressant à mes parents ou à mon frère et ma belle-soeur...)

Je suis sûre que ce sera un futur expert des relations internationales. Sa conception de la gouvernance mondiale bat encore un peu de l'aile, mais bientôt, il sera incollable. Avant avant-hier par exemple, alors que France Inter proposait à ses auditeurs attentifs une analyse de la question nucléaire et des relations Etats-Unis / Inde, il interrogea sa grand-mère : "mamie, 'la DInde', c'est loin des 'Zétazuni' ?"

Alors je sais que certains d'entre vous l'ont déjà vue, mais bon...



Plus que quelques jours et il vous parlera d'Israël et des faucons.

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Foi de Bretonne
mardi 02 mai 2006,19:09
Connaissez la dernière ? Chicago interdit le foie gras. C'est Le Monde du 29 avril qui me l'a appris. C'est une première. 500 dollars d'amende pour les restaurants et magasins d'alimentation qui contribueraient à encourager ces “pratiques agricoles barbares”. Plusieurs Etats, dont l'Oregon, celui de New York, l'Illinois, Hawaï et le Massachusetts, pourraient adopter des textes plus durs faisant de la possession même de foie gras un acte criminel. Couin couin...
Heureusement certains en rigolent ici aussi.

Mais demain je signe ce XWPMHZHbachibouzouk de contrat. Et le soir, on mangera ce foie gras de Haute-Garonne (plus précisément, de... Montesquieu !) qui a échappé aux services de la douane grâce au camouflage opéré par des spécialistes de la télédétection et du torchon (d'ailleurs, amis, votre torchon n'est pas perdu, je vous le rapporte en mai !) et nous nargue depuis janvier et dont je m'étais promis que j'attendrais d'avoir un travail pour le savourer !!



Ah, heureusement que j'ai décroché ce contrat. Sans quoi, j'aurais été non seulement chômeuse mais même criminelle !
Bah, certains d'entre vous m'auraient bien apporté du pâté Henaff en prison, avec des cornichons de zouaves de tonnerre de Brest, hein ?!

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Même pas dur !
dimanche 30 avril 2006,21:03
Nan, c'est pas dur de "bosser dur" après 5 mois de vacances. Pourquoi ? La réponse :




Ajout du 1er mai : et en plus, ici, le 1er mai n'est pas férié...

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Un nouveau conte de la mère l'Oye
vendredi 28 avril 2006,18:11
Il était une fois,
un contrat de trois mois.
Un contrat de travail.
Pour plus êtr'sur la paille. (Pas de panique parents et beaux-parents, c'est juste pour la rime !)
Il ne vit pas dans les prairies,
mais il est tout de même très joli.
Grâce à lui Cendrillon,
va encore plus apprécier Madison.
Surtout s'il est renouvelé,
Au début de l'été !
Pour ça il va falloir bosser dur :
Finis la balle au mur,
les balades à vélo,
le 'lorgnage' des bateaux
sur le lac Mendota...
ses bélugas, ses piranhas.
Adieu vacances dorées,
Bonjour travail acharné !

Signé : (non non, pas François au Canada, mais bien) la mère l'Oye



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