Boum-boum
jeudi 31 août 2006,19:23
Non non, quand j'annonçais des nouvelles de Boum-boum, je ne pensais pas vous parler des duels de tennis auxquels François et moi nous livrons sous le soleil de Madison. Une autre fois peut-être.
Je voulais vous parler du University of Wisconsin Marching Band. Qui sévit lors des matchs de football américain.

Et oui, ici aussi c'est la rentrée ! Les matchs vont reprendre. Mais avant... avant, il y a l'entraînement. Des joueurs, mais aussi des musiciens.
Mais avant-hier j'ai pris les derniers pour les premiers. En pédalant tranquillement de retour du labo, sur mon chemin habituel qui longe le lac, j'ai pilé net. Remplaçant le cri des oies du Canada, elles aussi de rentrée, c'était l'hymne "On Wisconsin" qui déchirait l'air et le silence de la fin d'après-midi.
Et dans le champ désaffecté si soigneusement arrosé cet été, et détrempé par les orages de ces derniers jours, je les ai vus.
Près de 300 pantins maculés de boue jusqu'aux épaules, au point qu'on aurait pu les croire nus, leur short et leur soutien-gorge ayant disparu sous les taches marrons que la sueur zébrait de lignes claires et suintantes.
Ah sur la photo ci-dessus, ils ont l'air bien fier, bien habillés et propres sur eux ! C'en était autrement lundi dernier.
On aurait dit des forçats, des guerriers dans les tranchées par 20°C de plus qu'à Verdun.
Accrochés à leur grosse caisse et à leur cor comme à une bouée de sauvetage.
Soufflant dans leur trompette comme on siffle sur le lac pour appeler les secours (dans ses rêves) parce que le "outhaul" a fichu le camp par exemple (en français la bosse d'empointure ou le hale-dehors, j'ai enfin trouvé la traduction ici, depuis le temps ! je vois qu'il n'y a pas un seul vrai marin dans cette blogosphère !)
S'il n'y avait eu ces instruments, j'aurais pu croire à un entraînement de foot. Au seul autre détail près que des joueurs de foot qui montent les jambes en tendant la pointe des pieds tels des ballerines, c'est louche.
Pourtant, bien que KO, on sentait une frénésie, un acharnement farouche, une volonté d'en démordre quand bien même il fallait mordre la poussière et cracher de la boue.
Et j'ai mieux compris pourquoi ce matin en découvrant l'article du Wisconsin State Journal : il ne s'agissait ni d'un entraînement ni de la répétition générale. Mais de l'épreuve de sélection des futurs membres du UW Marching Band. Il faut croire que c'est vraiment un honneur d'en faire partie quand on a vu dans quel état ils et elles étaient.
C'est vrai que quand il s'agit de courir après la balle au tennis, je fais moins preuve de ténacité. Pour notre prochaine partie, c'est promis, j'apporte la sono sur le terrain et je mets à fond l'hymne "On Wisconsin" !
Des photos de leurs prestations des années précédentes ici.
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Non, il n'a pas simplement plu, grêlé, tonné
jeudi 31 août 2006,17:34
C'était le plus beau et effrayant feu d'artifice que j'ai vu.
En 28 ans.
Oui.

Plus de photos encore ici, d'un certain Philgarlic.
Vous m'en donnerez des nouvelles !
Il m'a fallu une semaine pour m'en remettre. Mais là, ça commence à aller mieux... ;-) Donc un nouveau billet pout très bientôt concernant une autre nouvelle du tonnerre dans la rubrique boum-boum... mais dans un style un peu différent...
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Château La Pompe à foison à Madison
jeudi 24 août 2006,22:59
Allô allô ici Madison, répondez !! Allôôôôô ??!!!! Rah... J'ai peur...
Il fait quasiment nuit ici alors qu'on est au milieu de la journée, les lampadaires sont allumés, mais je ne vois quasiment rien de mes fenêtres sinon des traits blancs sur un fond gris/vert foncé.
Le bruit est si assourdissant que je n'entends même pas ma bouilloire siffler.
Alors ça y est, c'est la 3ème guerre mondiale ?!!! Ah j'aurais tellement voulu voir San Francisco !!! Les décibels des détonations dépassent ce que mon imagination aurait jamais pu envisager.
Mon coeur fait une descente en flèche dans mes doigts de pied toutes les 10 secondes, j'ai beau essayer d'anticiper grâce aux éclairs, rien n'y fait. Si je survis, que vais-je trouver en sortant ?
Après le rouge qui nous situe sur la carte plus bas, j'imagine un paysage lunaire, une gruyère gris anthracite.

Les éclairs incessants doivent être en train de perforer tout Madison.
Aaaahh !!! La météo parle de grêle maintenant ! Mais mes tomates, mes salades !!! Mes petites herbes aromatiques !!! Ah non, je préfère ne pas voir ça, tonnerre emporte-moi !
Non content de nous avoir saboté notre dernière nuit, l'orage revient à la charge aujourd'hui plus violent que jamais. Passés 23h hier, alors qu'on s'apprêtait à se coucher après une bonne journée de labeur... sirènes hurlantes et angoissantes se mettent à rugir tel un ténor qu'on assassine. Doit-on descendre à la cave ou rester dans la chambre ? Mourir noyé au milieu des cartons d'emballage de micro-ondes et d'air conditionnés ou écrabouillé par les branches d'arbres qui feront voler les fenêtres en éclats ? Au petit matin cependant, on s'est réveillés vivants.
Mais pour combien de temps ?!!
Le nouveau feuilleton de la fin d'été, brought to you by ABC
PS : Pour les âmes sensibles, soyez rassurés, pas de panique, maintenant tout est calme... les dégâts des eaux ici sont jusqu'ici sans doute moins gênants que ceux expérimentés dans les vieux immeubles parisiens. Transition vers une "spéciale dédicace" : "Courage V., j'espère qu'un éphèbe au corps musclé viendra vite t'aider ! Signé Amirale de bateau-lavoir"
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Downtown's Madison annual August trash extravaganza
jeudi 24 août 2006,18:00
Avant que le mois d'août s'achève, il faut quand même que je vous parle de la “Downtown's Madison annual August trash extravaganza”.
C'est une tradition annuelle, qui se déroule au beau milieu du mois d'août.
Ici, 90% des beaux étudiants s'évanouissent dans la nature à l'assomption. Disparus, envolés... ou alors transformés en sacs poubelles et boîtes de conserves ??
En fait, 90% des baux étudiants (un bail, des baux) prennent fin systématiquement le 14 août à minuit.
Oui, aux USA, pays de la liberté économique, souplesse, adaptabilité, et flexibilité disparaissent parfois sous l'amoncèlement des déchets et malheureuses plantes vertes laissées sur le carreau.
Vous comprendrez mieux ces phrases sibyllines en jetant un petit coup d'oeil aux photos et aux articles sur la question.
550 tonnes de déchets supplémentaires récoltés dans la semaine, ça donne une idée de l'ampleur des événements...

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Mal-heure
mardi 22 août 2006,19:05
Dans ce blog, je vous fais part de mes virées à la plage... Pas de raison donc de vous épargner mes malheurs...
Le dernier en date ? Un vulgaire petit bout de papier blanc et bleu :

Ah non, je ne fais pas la fière ! Ce billet est donc un peu piteux...
Je n'ai même pas le prétexte de la langue : sur le panneau, il était bien indiqué 4 pm - 4, en français et en anglais c'est pareil malheureusement !! - heure au-delà de laquelle le parking n'était plus autorisé. Mais sur le même panneau à côté du labo, c'est 6 pm, donc là je n'ai pas fait attention. Mal m'en a pris, la prochaine fois je regarderai mieux l'heure.
Ici une amende se dit "ticket". Ce ticket-là vaut 9 tickets au Musée des Beaux-Arts de San Francisco...
Déjà que je paie des impôts qui financent les troupes US en Irak, grrrr !!!! M'enfin, je me dis que ces 90 dollars financeront peut-être quelques centimètres carrés des futures pistes cyclables de Madison. Alors haut les coeurs et vive le vélo !
PS : Et n'allez pas me dire que c'est du "whishful thinking" sinon je vous fais manger mon ticket !
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Quand François part en voyage d'affaires...
vendredi 18 août 2006,18:48
Il part pour la journée, un mercredi par exemple. Disons, le mercredi 16 août, ciel bleu, soleil, douceur, pas d'humidité. Avec le boss et son collègue Francisco, dans le van du boss.
Et cachés derrière les attachés-cases, entre les graphes, les films de polymères en action, les feuilles remplies de signes cabalistiques... l'arrière-petit-neveu espagnol du boss mexicain, et la femme de François !
Direction ? Chicago !

Pendant que ces messieurs travaillent et partagent leurs questionnements physiques, d'autres vont à la plage :

Et s'offrent une croisière sur la Chicago River, d'où les buildings apparaissent encore plus gigantesques.

Par moments, saoûlés par le flot ininterrompu du guide, plus Américain tu meures, on ne sait plus si la rivière est en dessous ou au-dessus...

Déjà qu'on avait bu la tasse le midi, chez Ed Debevic's ! Dans ce fast-food l'ambiance n'est pas vraiment à la Happy Days, c'est encore plus kitsch, et les serveurs dansent sur le comptoir, vous balancent les verres à la figure, s'insultent - quand ils ne se défoulent pas sur vous - et le mot d'ordre est :

C'est pour de faux of course, mais faut aimer... Autre façon d'être sur le gril, le resto mexicain du soir a de loin gagné ma préférence, bien avant que je découvre que le International Herald Tribune l'a décrété 3ème meilleur restaurant casual du monde - si si, rien que ça ! - le Frontera Grill.



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Comme un poison dans l'eau
dimanche 13 août 2006,20:25
Une bonne brise de sud-est annonçait une virée en bateau un peu plus fraîche et dynamique que d'habitude. Au final, elle m'a bien refroidie et elle a été surtout plus circulaire que prévue... Et je suis bien contente d'être de nouveau sur le plancher des vaches.
J'ai largué les amarres avant-hier, gaillarde et bien décidée à affronter le vent pour un jour passer le "heavy wind rating". Très vite, je filai à une allure très honorable, laissant même loin derrière François et son embarcation...
Comment de là, me suis-je retrouvée à faire des ronds dans l'eau ?
Ma voile, réglée pour du petit vent, offrait beaucoup de prise à ce dernier et faseyait à qui mieux mieux, ce qui ne fait pas très professionnel, hein ?!
En voulant remédier à la situation, je l'ai aggravée, car, comme vous l'avez remarqué, je n'ai jamais signé mes billets du nom de Popeye.
(En vérité, je vous le dis... la voile est une activité d'hommes. Comment voulez-vous porter des jupes et pratiquer le baise-main avec des bleus sur les tibias, des éraflures aux genous et des mains caleuses !)
Bref, mes petits bras de ballerine, bien qu'ayant pompé tout l'été, étaient bien impuissants à resserrer le “outhaul” qui au contraire, le gredin, en avait profité pour se relâcher encore plus...
Et me voilà, capt'ain Shadock, au milieu du lac Mendota, ma baume dansant la java, mon petit bateau battu par les flots tournant sur lui-même, la voile enroulée autour du mât, le tout avec l'air aussi ridicule que ces chiens qui essaient de s'attraper la queue.
Les doux noms d'oiseaux vitupérés par le Capitaine H. étaient bien pâlots en comparaison des jurons qui sont alors sortis de ma bouche de matelot (comment ? je m'en étonne encore).

Et pendant ce temps-là, sous les flots, les poissons nageaient, zen, comme des poissons dans l'eau. Quelle transition !
Je voulais en effet vous parler depuis longtemps de ma collègue Maria, qui travaille avec moi sur les cafés scientifiques... mais aussi sur les poissons. Un article du Capital Times parle cette semaine de son travail de sensibilisation auprès des pêcheurs du coin - et la communauté Hmong notamment - sur les risques liés au mercure. Emigrés aux USA après avoir combattu aux côtés des Américains lors de la guerre du Vietnam (et des Français lors de la guerre d'Indochine !), les Hmong vivent de peu ici. La pêche qu'ils pratiquaient dans les cours d'eau de montagne, ils l'exercent maintenant dans les lacs de la Région. Dont les eaux, malgré ce que j'ai dit plus haut, sont tout de même stagnantes... et un peu douteuses question teneur en mercure. Pour l'instant, personne ne s'en soucie vraiment... sauf la Madison Environmental Justice Organization montée par Maria.
En attendant, des yatchs sillonnent le lac, et des hors-bords foncent à toute berzingue pour le plaisir de la glisse de chères têtes blondes tirées sur leurs bouées, dont les parents s'écrient de retour à leur 4x4 "Mon Dieu l'essence est à 3 dollars le gallon" !
A fine kettle of fish ! (Traduction approximative: nous voilà dans de beaux draps ?)
Coline d'eau douce, alias Amirale de bateau-lavoir.
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Pompons
mardi 08 août 2006,17:48
Ah que la bruine bretonne me manque ! Ma danse de la pluie, bien que peu professionnelle et respectueuse des règles de l'art, a eu le succès escompté. Mais avec une intensité qui a dépassé mes espérances... Au risque de faire ruisseler notre potager dans celui d'à côté. Sans doute l'effet des pompons...
Le tonnerre du Midwest est toujours aussi violent...
Du coup, je pompe, je pompe !

Non, non, pas vraiment dans mon jardin. Dans le Old World Wisconsin où j'ai joué à Laura Ingalls...
Bah quoi ? comme dit l'autre.

Le cap'tain Shadock
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